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Google Maps API et l’attirance soudaine pour Open Street Map

Ces derniers mois, Google Maps a du pleurer l’abandon de son service par de grands noms du web. Pour la plupart, ces grands noms se sont tournés vers la solution qui monte actuellement : Open Street Map et la nébuleuse d’outils et de projets qui va avec. A partir de là, de nombreuses entreprises et de développeurs ont commencé à s’acharner sur Google Maps. Petit retour sur ces quelques mois difficiles pour le service de Google, qui sert encore plus des deux tiers des cartes « en ligne ».

A la sortie du « nouvel iPad » (iPad 3), Apple a proposé une version iOS de son fameux logiciel iPhoto. Et c’est dans cette version que l’on aperçoit pour la première fois des cartographies qui ne proviennent pas de Google Maps. Ces nouveaux fonds de carte utilisés par iPhoto seraient indirectement produits à partir des données du projet OSM.

Wikipedia, de son côté, a mis à jour il y a quelques jours son application iOS. La Wikipedia Foundation a profité de cette mise à jour pour finaliser une transition de Google Maps vers les fonds de carte bruts d’OSM, la version web de l’encyclopédie utilisant déjà ces fonds depuis quelques temps.

Quelques semaines auparavant, Microsoft avait fait un pas symbolique vers OSM en embauchant son fondateur. Par ailleurs, la signature d’un accord de fourniture de contenus officialisait un peu plus l’exploitation par OSM des vues aériennes de Bing Maps, à titre gracieux.

Fin février, c’est avec une grande fierté que Foursquare quittait l’API Google Maps pour une combinaison moins propriétaire, plus libre : OSM + Mapbox + Leaflet.

Les données Open Street Map

Sur le projet OpenStreetMap, il n’y a pas grand chose à en dire : c’est tout à fait louable comme initiative. L’idée est de reconstruire une carte du monde libre de droit, gratuite d’utilisation, en perpétuelle évolution grâce à la contribution d’internautes « all around the world ».
Là où le bas blesse, c’est qu’OSM ne livre pas ses données avec une API officielle. Le projet OSM a pour but de construire les données, mais quand il s’agit de les mobiliser dans une cartographie, c’est une autre histoire : quelques compétences en Javascript ne suffiront peut-être pas pour assimiler le fonctionnement de jeunes librairies complexes et dédiées (OpenLayers, Leaflet, Wax,…).
Des fois, mais c’est de plus en plus rare, des zones géographiques ne seront pas encore couvertes par le projet et vous n’aurez que peu de données à afficher (quelques rues et encore).
Enfin, le projet OpenStreetMap est encore loin de vouloir et de pouvoir concurrencer la photo aérienne offerte par l’API Google Maps.


Les données OSM, mises en forme par MapBox

Google Maps et son API

Ce qui fâche quand on parle de Google Maps, c’est ce qu’ils font de leur position dominante : ils ont attendu que les gens ne puissent plus se passer de leurs cartes pour changer les règles d’utilisation : on a vu apparaitre une nouvelle tarification (selon le nombre de pages vues pour faire simple), ou encore une volonté d’afficher des publicités sans que l’on puisse avoir la main dessus.
Cela étant dit, ces nouvelles règles du jeu seront réellement préjudiciables aux très gros du web (on parle bien d’Apple, de Microsoft, de Wikipedia et de Foursquare là). Pour le reste des utilisateurs, la tarification ne sera pas mise en place. Reste la question des publicités qui, en s’affichant, pourrait concurrencer le site qui les affiche involontairement ! Quoi qu’il en soit, l’API de Google Maps reste l’outil qui, pour moi, offre le meilleur rapport « simplicité/performance » pour afficher de la cartographie en ligne.


La couche HYBRID (SATELLITE + ROADMAP), accessible depuis l’API de Google Maps

A mon avis, toute cette polémique autour de Google Maps n’a pas vraiment lieu d’être. Je leur reprocherais bien évidemment l’utilisation un peu brutale de leur position dominante mais je ne place pas les deux outils en concurrents. L’utilisation de l’un ou de l’autre dépend des besoins, du projet, des contraintes et des envies. Je ne cherche pas à être l’avocat du diable pour le plaisir, mais ce n’est pas demain que je vais arrêter d’utiliser l’API mise à notre disposition par Google. Et, à l’inverse, je prend toujours autant de plaisir à utiliser, pour des projets beaucoup plus « géomatiques« , des libraires dédiées pleines d’avenir, comme OpenLayers.

Photo de couverture : http://www.gsmarena.com/

  1. moi Permalien

    Je cite :
    « Quelques semaines auparavant, Microsoft avait fait un pas symbolique vers OSM en embauchant son fondateur. Par ailleurs, la signature d’un accord de fourniture de contenus officialisait un peu plus l’exploitation par OSM des vues aériennes de Bing Maps, à titre gracieux. »

    Ca date d il y a au moins un an et non pas quelques semaines… et l embauche de Steve Coast est liee a l amelioration de Bing Maps. Cela n implique en rien une cooperation avec OSM. La fourniture des images aeriennees est orthogonale

    « Là où le bas blesse, c’est qu’OSM ne livre pas ses données avec une API officielle. Le projet OSM a pour but de construire les données, mais quand il s’agit de les mobiliser dans une cartographie, c’est une autre histoire : quelques compétences en Javascript ne suffiront peut-être pas pour assimiler le fonctionnement de jeunes librairies complexes et dédiées (OpenLayers, Leaflet, Wax,…). »
    Il existe une API officielle : http://wiki.openstreetmap.org/wiki/API_v0.6
    Elle permet d interroger la base de donnee., apres tout depend ce que tu entends par « API ». Tu compares l API de google map qui consiste a fournir des outils pour faire un Mash up alors que l API openstreetmap donne acces aux donnees brutes. Tu compares des choses incomparables.
    Pour ce qui est des competences, pour une utilisation simple il suffit de copier coller les examples des tutos Openlayers ou des sites qui propose de generer une embedded carte toute prete par contre c est vrai ce n est pas le projet OSM, c est l ecosysteme qu il y a autour

    « Enfin, le projet OpenStreetMap est encore loin de vouloir et de pouvoir concurrencer la photo aérienne offerte par l’API Google Maps. »

    Encore une fois les deux sont incomparables. Google Map fournit des photos et des images de carte alors qu OSM fournit une base de donnee. Se ne sont pas les meme buts. C est comme comparer la photo d un objet, le modele 3D de l objet et un rendu image du modele 3D ….ils correspondant chacun a des objectifs/utilisations differentes

    Commentaire déposé le 13/04/2012
    • En lisant ton commentaire au ton assez direct, je commence à me dire que l’objectif de cet article n’est peut-être pas très clair. L’idée n’est pas de mettre un projet en face de l’autre, contre l’autre, mais de souligner certains points importants à considérer quand on désire produire des cartes interactives sur internet.

      Je suis d’accord avec toi, les deux projets dans leur entierté ne sont pas vraiment comparables et je pense l’avoir quand même dit à la fin du billet. C’est d’ailleurs là où je voulais en venir : je suis un peu agacé par toute la polémique montante qui met en concurrence les deux services, alors qu’elle n’a pas lieu d’être.

      Dans certains projets web, le service offert par Google Maps et/ou par son API est juste incontournable encore aujourd’hui. Pour ce qui est d’OSM dans son aspect « fond de carte tuilé » (je parle, ici, beaucoup moins de l’aspect « BDD spatiale »), ce n’est pas encore tout à fait le cas, mais selon les projets, cela peut être envisageable. Pour te prouver ma bonne foie (et que mon âme n’est pas vendue à Google), actuellement, je travaille sur un projet web principalement basé sur OpenLayers, qui appelle des couches fournies par MapBox (données OSM) et des couches fournies par Google Maps, et je le fais parce que ça correspond à des besoins spécifiques.

      Ce que j’essaye de montrer aussi dans cet article, c’est que pour un projet web « from scratch » dans lequel il y aurait un besoin de cartographie interactive « grand public », partir sur une solution Google Maps API reste à mon avis plus facile et plus accessible. Les données OSM ne sont accessibles que via des API qui me semblent complexes, ou bien plusieurs libraires plus ou moins accessibles.

      Après, ça ne change rien au fait qu’OSM est un projet ambitieux et fabuleux, tout à fait louable, aux résultats déjà très impressionnants et qui entraine avec lui une multitude d’autres projets, plus ou moins libres, mais tout aussi intéressants ! J’aimerais juste arrêter de lire des avis trop manichéens.

      Commentaire déposé le 13/04/2012
      • moi Permalien

        Desole pour le ton « direct », c est principalement du au manque de temps au moment ou j ai redige le commentaire ;-)
        Je pense que comme tu l as dit l objectif du billet apparait peut etre un peu tardivement…
        Google map est effectivement tres pratique a utiliser en arrivant avec des outills/API deja toutes pretes alors que l ecosysteme autour d OSM est plus « eclate ».
        Je pense que les sites comme switch2OSM, l API leaflet plus simple mais moins puissante qu OpenLayers sont des initiatives visant a rendre l utilisation du projet plus integree et moins laborieuse et qui montrent que la communaute est consciente de ces points la et tente d ameliorer les choses.
        Pour ce qui est de l opposition frontale Google Maps OSM cela vient probablement du fait que beaucoup de personnes resument OSM a une carte et pour quelqu un d implique dans OSM ce raccourci est aussi agacant
        Comme l a dit justement souligne Frederik Ramm dans un billet de son blog Google Map n est pas l ennemi et les deux projets sont complementaires…

        Commentaire déposé le 15/04/2012
        • Je vois ce que tu veux dire par « du fait que beaucoup de personnes resument OSM a une carte et pour quelqu un d implique dans OSM ce raccourci est aussi agacant »… Cela dit, je pense que la majorité des utilisateurs non-géomaticiens voient OSM comme un fond de carte alternatif, plus qu’autre chose… C’est très réducteur, je te l’accorde mais cela correspond à des besoins, à un public, qu’OSM ne peut pas se permettre de snober (ce n’est pas le cas je pense). Si ce n’est pas trop indiscret, comment es-tu impliqué dans OSM ?

          Commentaire déposé le 15/04/2012
  2. moi Permalien

    Oui tout a fait, pour la plupart des gens OSM n est qu un fond de carte mais quand on leur montre differents rendus, ce que peut faire OSM2XP, les Mashup specialises dans les transports en commun, le routage pour les handicapes moteurs etc ils ont un meilleur apercu de ce qu il est possible de faire.
    Et oui ils ne sont pas snobes heureusement.. mais c est vrai qu il est n est pas si evident que ca de rendre OSM facile d acces pour que tout le monde puisse contribuer ou l utiliser
    Pour ce qui est de mon implication c est en tant que simple mappeur principalement mais cela passe aussi par un soutien financier au projet quand il lance une souscription pour un nouveau serveur, ou animation de stand OSM lors d un salon par exemple, participation aux forums ou a la mailing liste etc etc… comme pas mal d autres OSMeurs au final

    Commentaire déposé le 16/04/2012
    • Effectivement, il y a de plus en plus de rendus, ce qui va permettre de démontrer toute l’étendue du projet OSM, mais je trouve que, souvent, ils ne reflètent pas ce que sera réellement capable de faire le simple développeur web qui chercher à faire de la carto interactive sur son site. C’est encore une fois en ça qu’on ne peut pas comparer OSM et Google Maps… :)

      Commentaire déposé le 17/04/2012

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