Skip to content

TileMill, une application multiplateforme entre SIG et cartographie

Depuis plusieurs mois, je travaille sur pas mal de projets « webcartographiques ». Las du fond de plan de Google et de son API Maps, je travaille maintenant systématiquement avec des outils plus libres, plus open. Du coup, pour mes fonds de carte, je privilégie les fonds OSM et j’ai découvert (tardivement, je le reconnais) les très jolis fonds de plan proposés par Mapbox. Utilisant de plus en plus les services proposés par Mapbox, j’entend souvent parler de l’existence de TileMill, un logiciel open-source produit par Mapbox. J’avais vaguement tenté la chose il y a des mois de cela, mais ce soir, ma version ne fonctionnant plus, j’ai téléchargé la dernière version (0.10.1) et j’ai retenté ma chance. Et c’est une très bonne surprise…

Un logiciel multiplateforme plutôt agréable à l’oeil

Dès son ouverture, vous verrez que le logiciel est graphiquement très réussi (en comparaison aux logiciels SIG classiques qui ne semblent connaitre que quelques nuances de gris) et très agréable à utiliser. En outre, cette application open-source est multiplateforme (Mac OS X, Ubuntu et Windows). Pour ma part, je l’ai essayé sur mon iMac (27′) et sur mon MacBook Air (13′), et croyez-moi, point de vue SIG et cartographie, les logiciels se font rares sous Mac. Par contre, le logiciel est entièrement en anglais mais, ça, les géomaticiens en ont l’habitude.

Avant de commencer, vous devrez créer un nouveau « projet ». N’hésitez pas à consulter les projets fournis avec le logiciel, ils vous apprendront quelques trucs et astuces au fur et à mesure de votre utilisation du logiciel. Bref, c’est une fois votre projet créé (ou rouvert) que vous pourrez y ajouter des couches d’informations de plusieurs types différents. Outre les dizaines de jeux de données fournis avec le logiciel (comme ceux provenant de Natural Earth), TileMill accepte de multiples formats (vecteur ou raster) : Shapefile, KML, GeoJSON, GeoTIFF, SQLite ou encore CSV. Vous avez aussi la possibilité de vous connecter à une base de données PostGis, ou encore à Google Fusion Tables, pour des cartes « en temps réel ».

Mettre en forme ses données avec CartoCSS

Une fois que toutes les données qui vous sont nécessaires sont connectées et/ou chargées dans votre projet, vous pouvez passer à la phase de mise en forme de ces données. L’outil permettant cette mise en forme peut faire peur dans un premier temps car la syntaxe utilisée est proche de celle des feuilles de style CSS utilisées lors de la création des pages d’un site web. Cette syntaxe, nommée CartoCSS (fichiers .mss), offre une très grande souplesse, une grande lisibilité et peut gérer des fonctionnalités pertinentes (filtres selon attributs, semblant de requêtes SQL, discrétisations, etc.). De plus, les possibilités de mises en forme sont très grandes et ne se limitent pas aux seuls grands classiques de l’exercice (couleur de remplissage, couleur et épaisseur de bordure). Vous allez pouvoir jouer sur plein de paramètres, intégrer vos propres textures, icônes et pictogrammes, etc.

Pour enrichir votre carte

Une fois que vous avez « styler » votre carte, vous aurez la possibilité de l’enrichir en y plaçant tooltips (infobulles), légendes et graphiques.
Les tooltips sont des cadres qui apparaissent au passage au dessus d’un élément de votre carte. Vous pouvez y faire apparaitre les valeurs de certains champs attributaire de vos données et utiliser un peu d’HTML pour personnaliser tout cela. Il est aussi possible d’indiquer un comportement au clic sur les entités de carte, comme d’aller vers une URL, de façon statique (en dur, une fois pour toute) ou de façon dynamique (selon la valeur d’un champ attributaire).
Si vous avez des données statistiques à votre disposition, sachez qu’il est tout à fait possible d’intégrer des graphiques à vos tooltips. Par contre, Tilemill ne propose rien nativement, le logiciel autorise simplement l’usage des Google Charts. Et là encore, on peut le faire de façon plus ou moins dynamique (en récupérant des valeurs présentes dans les données).

tooltips

Enfin, venons en à la « légende ». Car ce que TileMill appelle « légende » ici n’en est pas vraiment une. C’est un petit bloc de texte statique qui vient se placer en bas à droite de votre carte, plutôt un titre donc. Ce petit bloc accepte aussi un peu de code HTML. Seule petite déception, on ne peut ainsi rendre interactive qu’une seule couche par projet pour le moment.

legend

Exporter et ré-utiliser votre cartographie

Une fois votre carte finie, vous avez la possibilité d’exporter classiquement ce que vous êtes en train de visualiser dans différents formats statiques : PNG, PDF ou SVG. Notez que pour ce dernier format, vous avez la possibilité de rouvrir votre export avec des logiciels de DAO comme Adobe Illustrator.
Chose plus intéressante, vous pouvez aussi exporter votre projet dans des formats réutilisables (MBTiles, Mapnix XML). Encore mieux : si vous en avez un, vous pouvez vous connecter à votre compte Mapbox.com et y uploader votre projet d’un seul clic (stockage gratuit jusqu’à 50 Mo, payant au-delà). Dès lors, vous pourrez utiliser votre carte uploadée comme fond de carte pour vos applications webcartographiques (via des librairies JS comme Openlayers, Leaflet ou encore celle de Mapbox). Enfin, quel que soit le mode choisi, vous avez la possibilité a posteriori de retrouver tous les exports demandés au logiciel.

Un SDK pour iOS en bonus

Ce n’est pas propre au logiciel TileMill, mais cela pourrait bien faire pencher la balance en sa faveur : son éditeur (Mapbox) propose un kit de développement pour iOS (ou SDK), développé en Cocoa et apparemment un peu meilleur que le SDK proposé par Apple (MapKit). De nombreuses fonctionnalités sont en effet disponibles, telle que la géolocalisation, la mise en cache des cartes (disponibles hors-connexion), le support des écrans Retina, etc.
Pour faire simple, Mapbox vous propose tout un écosystème cartographique, des données à leur mise en forme et de leur mise en forme à leur publication sur le web (Mapbox.com et librairie JS Mapbox) ou sur plateforme mobile (SDK Mapbox) !

Conclusion et perspectives

Cet article n’était qu’une rapide présentation du logiciel Tilemill. Il y aurait encore beaucoup de choses à dire à son sujet, je pense. Pour ceux qui aimeraient en savoir plus, d’autres articles suivront cette initiation. En attendant, ils peuvent suivre le cours d’introduction « step-by-step » proposé par MapBox. Ce qui est certain, c’est qu’il y a de très belles cartes à faire avec cet outil là…

ex1

ex2

ex3

Trackbacks & Pingbacks

  1. Datajournalism | Pearltrees

Rédiger votre commentaire

Vous pouvez utiliser un peu d'HTML dans votre commentaire.
Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

S'inscrire au flux RSS des commentaires de ce billet