Skip to content

[BD] « Une vie (extra)ordinaire » de Swan Scalabre

Cherchant à lire quelque chose de nouveau en peu de temps, j’ai fouillé dans le tas de BD ramenées de la médiathèque de Poitiers. Mon choix s’est porté ce soir sur « Une vie (extra)ordinaire », de Swan Scalabre, qui proposait une épaisseur et un format qui me convenait parfaitement sur le moment. Je ne connais ni l’album, ni l’auteur mais je ne demande qu’à découvrir ces jours-ci.

Premier étonnement, en préface, l’auteur s’excuse presque et prévient qu’il s’agit de faits banaux et de dessins très simples, sans prétention aucune. L’héroïne se veut être une fille sans nom, à la vie ordinaire. Les scènes proposées se veulent être du vécu, vécues par toutes les filles, passées ou à venir.

Très, voire trop rapidement, tout cela s’avère terriblement vrai. Les dessins sont relativement simples, grossiers, et pas toujours colorisés. Sur beaucoup de dessins, il n’y a pas de décors et l’ambiance reste toujours sobre. Si pour certaines des situations décrites par l’auteur la sobriété convient, l’ambiance générale de l’ouvrage reste froide et triste. Même pour les saynètes plus gaies ou drôles, une certaine mélancolie perdure. A la lecture de l’album entier, je n’ai pas eu l’impression que c’eut été fait exprès.

Au niveau du scénario, les situations croquées par Swan Scalabre ne sont pas véritablement originales. Il s’agit même pour la plupart de vrais clichés sur les femmes, les filles, leurs relations avec les hommes. De nombreux humoristes, de cinéastes, de livres, de bandes dessinées ont en effet déjà mis en page, en scène, ces petites réflexions et situations de la vie quotidienne : la peur des filles de l’obscurité, les déceptions amoureuses, le sport et les régimes, les horoscopes, la maternité,…etc. Cette succession hétéroclite de clichés constitue quasiment l’ensemble de l’album. A la fin de sa lecture, on reste donc sur un goût un peu fade.

Malgré cette déception, j’ai apprécié l’exercice difficile mené par l’auteur qui l’a obligé à résumer des situations plus ou moins complexes en une ou deux images, en quelques bulles. Néanmoins, sur quelques scènes, Swan Scalabre est obligée, du coup, de caricaturer et tomber encore un peu plus dans le cliché, mais l’exercice était délicat.

Pour conclure, l’album qui nous décrit la vie ordinaire d’une femme nous renvoie une image noire et triste qui ne correspond pas vraiment avec l’humour que l’auteur semble vouloir instaurer. Swan Scalabre se présente comme diplômée des Beaux-arts de Paris, plasticienne, styliste et comédienne. Avec un tel CV, je m’attendais à créativité plus poussée. J’ai même parfois eu un goût désagréable de prétention, de suffisance, notamment par l’espace réservé en début d’album pour une « petite dédicace ». Côté positif, j’ai aimé le format original de l’album (130×150 mm) et apprécié le fait de pouvoir lire tout ça rapidement.

Informations supplémentaires

Acheter cet album Amazon
Auteur Swan Scalabre
Éditions Tana
ISBN 978-2845674752
Date de publication octobre 2008
Pas encore de commentaire

Rédiger votre commentaire

Vous pouvez utiliser un peu d'HTML dans votre commentaire.
Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

S'inscrire au flux RSS des commentaires de ce billet