1 jour à Angoulême : une chocolaterie, un restaurant, un hôtel

Comme nous aimons bien le faire de temps en temps, nous avons profité de notre dernier weekend pour nous évader un petit peu de Poitiers. Avec une Wonderbox à notre disposition et quelques bonnes recommandations, nous nous sommes organisés un petit weekend autour d’Angoulême, sans jamais mettre les pieds dans son centre-ville (que nous connaissons déjà suffisamment bien). Petit tour des prestataires qui ont reçu notre visite ce weekend…

Chocolaterie Letuffe (Visites et stages de fabrication)
à Trois-Palis / chocolaterie-letuffe16.com

Depuis plusieurs mois, nous avions une Wonderbox qui trainait là, négligemment, sur notre bureau. Je ne saurais pas vous dire comment cette Wonderbox est arrivée chez nous, mais peu d’activités étaient proposées près de chez nous. Par chance, la seule activité à moins d’1h30 de route m’allait plutôt bien. Il s’agissait d’un atelier de fabrication/dégustation de chocolats non-loin d’Angoulême (uniquement sur rendez-vous). Cette prestation est assurée par la Chocolaterie Letuffe, qui comptent trois établissements : à Cognac, à Angoulême (en centre-ville) et à Trois-Palis (à un quart d’heure de route, à l’est d’Angoulême). Cette chocolaterie existe depuis le XIXème siècle et a été reprise en 1950 par la famille Letuffe, toujours propriétaire aujourd’hui.

Le stage, d’une durée de deux heures environ, s’est fait en deux temps. Ce samedi, nous étions quatre en tout et c’était plutôt agréable. Pour commencer, nous avons eu le droit à une dégustation d’une petite dizaine de chocolats noirs, composés de 64,5 à 100 % de cacao. L’objectif de cette dégustation pédagogique est double, puisqu’il s’agit aussi, pour la chocolaterie, de recenser les goûts et préférences de ses visiteurs, à travers de petites fiches à remplir. Autant vous dire de suite que le « 100% » n’a pas eu beaucoup de succès. Pour ma part, j’ai craqué pour un petit « Sao Tomé » à 70%, fondant et sucré…

Une fois la dégustation finie, il est grand temps de passer à l’atelier de fabrication. Malheureusement, vous ne serez pas amenés à « fabriquer » du chocolat, il est préparé bien à l’avance : vous utiliserez un chocolat noir et un chocolat au lait pour fabriquer une composition. Cette composition (qui ne doit pas excéder 250g de chocolat, en théorie) est un petit panier tout en chocolat noir, qui se compose d’un fond, moulé à l’aide d’un bloc de mousse, et d’une anse, construite et soudée à la poche à douille. Pour remplir votre petit panier, vous serez invités à faire des « marguerites », à l’aide d’un moule en plastique et d’une spatule/truelle. Le chocolat au lait n’est finalement utilisé que pour décorer panier (à la poche à douilles) et marguerites (dans le fond de leur moule). Une fois votre panier finalisé et rempli, vous repartirez bien entendu avec votre création sous le bras…

En conclusion de ce stage, nous avons apprécié l’ambiance (les personnes présentes avec nous étaient plutôt sympathiques) et n’avons pas regardé notre montre. Le stage ne vous apprendra pas énormément de choses, mais vous aurez au moins le plaisir de tripoter du chocolat pendant deux heures. A l’inverse, je ne sais pas si, pour l’image de la chocolaterie, nous montrer leurs propres cuisines était une bonne idée car, à certains moments, la propreté et l’hygiène étaient discutables.

Domaine de la Mothe (Gîtes & chambres)
à Vindelle / hotels-historiques.fr/hotel/domaine-de-la-mothe

C’est un jour, en me baladant sur Vente-Privée.com, que je suis tombé sur une vente « France Patrimoine » (la chaîne « Hôtels et Résidences Historiques »). Ayant en tête cet atelier en chocolaterie, j’ai choisi une offre d’une nuit au Domaine de la Mothe. Ce n’est pas à Trois-Palis mais ce n’est pas très loin d’Angoulême pour autant. L’idée de se concocter un petit weekend « atelier chocolat-restaurant-hôtel » n’était pas désagréable. Une fois les questions de formalités et de disponibilités gérées, une date commune a pu être retenue auprès des différents prestataires concernés.

Un peu ambiguë, l’offre proposée par Vente-Privée.com présentait le Domaine de la Mothe comme un hôtel (une nuit en chambre « Tradition » pour 2 personnes, petits-déjeuners compris, pour 89 €). Financièrement, c’est une bonne affaire car, selon le site internet du Domaine, la ou les chambres « Tradition » sont habituellement proposées à partir de 139 €. Par contre, il ne s’agit pas vraiment d’un hôtel classique : le Domaine de la Mothe propose des gîtes (de 6 à 11 personnes, en location à la semaine) et quelques chambres. Située à l’extérieur du bourg de Vindelle, à un quart d’heure du centre-ville d’Angoulême, la bâtisse « en forme de U » du Domaine respecte une architecture typiquement charentaise, avec ses pierres apparentes et son toit quasiment plat. Le Domaine comprend deux piscines extérieures, mais ce n’est pas forcément un atout très pertinent en novembre.

Quand nous sommes arrivés, la propriétaire, qui vient de reprendre récemment les lieux, nous attendait sur son perron car nous étions les seuls clients, en chambre, ce soir là. Comme il ne s’agit pas d’un hôtel, après nous avoir montré les lieux et notre chambre, elle nous a donné rendez-vous le lendemain matin, pour le petit-déjeuner, en nous laissant les clefs du bâtiment et son numéro de portable (en cas d’urgence). Par chance, nous avons été surclassés dans la Suite (pour 5/6 personnes, à partir de 199 €) car, dans la chambre que nous avions normalement réservée, la télévision était en panne à notre arrivée. D’ailleurs, hier soir, l’accès Wi-Fi était aussi indisponible.
Même si c’était amplifié par le fait que nous étions les seuls clients, on sent quand même que tout n’est pas encore bien rodé (même si certaines pièces présentent à l’inverse une impression d’usure). Par exemple, il n’y a aucune signalétique pour indiquer la localisation et l’entrée du Domaine.

A l’intérieur et dans la chambre, la décoration, parfois classique, parfois moderne, s’intègre plutôt bien au cadre et à l’ambiance de cette imposante et impressionnante bâtisse. Au rez-de-chaussée, en plus de la réception, de la salle du petit-déjeuner et de la salle prévue pour la table d’hôte, vous pourrez vous installer dans un petit salon assez chaleureux; même si, hier, cela manquait un peu de vie dans cette immense maison, ce qui est pourtant un atout des chambres d’hôte.

Seul vrai service proposé pour le moment, le petit-déjeuner est servi de 8h à 10h, sous forme de buffet. Plus restreint que dans un hôtel classique, le petit-déjeuner est correct en qualité, mais un peu cher (14 €, ou 6 € sous forme de « kit » pour les gîtes). Nous concernant, le petit-déjeuner était compris dans les 89 € payés à Vente-Privée.com.

Pour finir sur le Domaine de la Mothe, il faut noter une petite particularité au sujet de cette chaîne « hôtelière », qui compte aujourd’hui une demie-douzaine d’établissements. En effet, au Domaine de la Mothe, en plus de la « Taxe de Séjour » habituelle (0,80 € par personne et par jour), vous aurez aussi à régler sur place une « Contribution Touristique à la Rénovation du Patrimoine » (2,86 € par personne et par nuit et/ou 1,07 € par couvert). En effet, la chaîne doit se charger de la rénovation des bâtiments historiques qu’elle utilise, et elle a décidé de « séparer le coût réel de cette rénovation du prix de la chambre ». D’ailleurs, la chaîne hôtelière n’est pas forcément propriétaire des établissements qu’elle propose… et qu’elle rénove ! C’est un modèle économique vraiment à part.

L’Alchimiste (restaurant)
à Saint-Yrieix / alchimisterestaurant.fr

Pour le moment, le Domaine de la Mothe ne propose donc pas de restaurant. C’est en projet pour l’été prochain, mais nous concernant, nous avons demandé à l’hôtel de nous indiquer des adresses du coin. Quelques jours avant notre séjour, l’hôtel nous a donc envoyé une liste de trois restaurants, apparemment de standings assez différents : L’Alchimiste, à St-Yrieix (05.45.93.98.41), Le Feu de Bois, à Champniers (05.45.68.69.96) et Le Chalut, à Gond-Pontouvre (05.45.38.45.51). C’est le premier de la liste, l’Alchimiste, qui a attiré notre attention, après une rapide recherche d’informations sur ces trois adresses (sites internet, avis de collègues, etc.).

Situé à 10 minutes de route du centre-ville d’Angoulême et du Domaine de la Mothe, le restaurant s’est installé en août 2007 au Logis de Fontastier, à Saint-Yrieix. Avant cette date, L’Alchimiste occupait des locaux dix fois moins grand boulevard Berthelot, en plein centre-ville d’Angoulême. Les nouveaux locaux se composent de plusieurs bâtiments, très charentais eux aussi. La dépendance principale et l’étage du bâtiment principal sont occupés par de grandes salles pouvant accueillir des réceptions. Au rez-de-chaussée du bâtiment principal, on entre par une pièce, un bar pour être précis, avec une belle hauteur sous plafond et de grands lustres. La salle de restaurant, bien plus tassée et intimiste, est séparée en deux espaces, un « blanc » et un « noir ». Les deux espaces partagent néanmoins de belles poutres et pierres apparentes. En cuisine, c’est le jeune chef Brice Labarde qui opère. Si vous êtes curieux, vous en saurez plus sur son parcours et son état d’esprit en lisant la première page de la carte du restaurant (cuisine inventive, de saison, volontairement non élitiste, etc.).

Cette carte de saison (d’automne, actuellement) ne propose pas de menu, tout le choix se fait « à la carte ». Pour agrémenter notre repas, nous avons commandé chacun un cocktail maison, à base de crèmes de fraise et de mûre, d’un pétillant de pomme et de cognac (7 €), et j’ai commandé un verre de Tariquet sec (4 €) pour la suite du repas.

Pour l’entrée, j’ai choisi un carpaccio de bœuf assez classique (7,50 €). Sa seule originalité était la présence d’huile de noisettes, une huile aussi délicieuse que forte en goût. Mon invitée a choisi le marbré de foie gras et de langoustines (10 €), qui s’est révélé être une pure merveille. A priori, faire cohabiter deux produits aussi nobles et aussi différents apparait comme une chose risquée. Mais comme par magie, le foie gras, dont le goût arrive en premier, laisse très subtilement sa place, après quelques secondes en bouche, à celui de la langoustine dans une très belle harmonie. Ce mélange osé est une vraie réussite !
En plat, nous avons pris la même chose : un rôti de filets mignons de porc, farci au chorizo, à la mozzarella et à l’asperge (17 €). Ce plat est servi avec de multiples « à côtés » (champignons, purées, fruits, etc.) qui invitent le client à tester différentes associations, notamment « sucré-salé ». A la commande, on ne vous demandera pas la cuisson du porc : il vous sera servi rosé (je sais que certains n’aiment pas trop cela).
Pour finir, nous avons craqué pour le même dessert « Les Chocolats » (8 €), qui se compose de cinq petites boules de mousses au chocolat noir et blanc, posées sur un biscuit à l’amande. Pas de fausse note non plus pour ce dessert, qui est assez léger et permet de finir le repas sur une nouvelle bonne impression. Enfin, pour l’anecdote, mon invitée a ajouté à son repas une tisane (2,50 €).

L’addition finale, qui atteint donc les 88 € (apéritif, entrée, plat, dessert + un verre de vin et une tisane), est tout à fait correcte. Le rapport qualité/prix est même très convenable et L’Alchimiste s’affiche comme une adresse recommandable en tout point. Le lieu est en plus très charmant, très réussi, et plutôt accessible (avec son grand parking disponible à l’entrée). Samedi soir, la salle de réception était occupée et le restaurant était complet. Il n’y a pas de hasard…

Ils en parlent, eux aussi :
– Charente Libre (Domaine de la Mothe)
– Charente Libre (L’Alchimiste)