Bistrot Notre-Dame, restaurant (Poitiers, 86)

Cette nouvelle critique est constituée en fait de deux essais : celui d’un nouveau restaurant de Poitiers et celui des deals Groupon. Souvent décrié, ce site permet d’accéder à des deals avantageux et des réductions importantes sur des produits et services proposés dans votre ville. Pour être franc, je n’utilise pas du tout ce site, mais je suis tombé l’autre jour sur un deal intéressant au premier abord : 29,90 € pour un repas (apéritif-entrée-plat-dessert) pour deux personnes (estimé à plus de 60 € normalement, soit 50% de réduction). Et voilà comment nous en sommes arrivés au Bistrot Notre-Dame…

Photo : coccinelle-poitiers.fr

Sur le site de Groupon, le deal comprenait deux options : un repas pour deux personnes à 29,90 € (soit 50 % de réduction comme calculé ci-dessus) ou un repas pour 4 personnes à 54,90 € (soit 55 % de réduction). La réduction est donc importante, mais en contrepartie vous n’avez pas le choix, ni de l’apéritif, ni du menu (Menu du Marché obligatoirement) que vous allez choisir. Si pour certains services ou prestations bien définies, cela peut ne pas poser du tout problème, lorsqu’il s’agit de la carte d’un restaurant, fixer autant les règles du jeu à l’avance est bien plus risqué. En effet, on ne sait pas très bien ce qui se cache derrière ce Menu du Marché : quels sont les plats qui le composent ? Y’a-t-il assez de choix pour quelqu’un de difficile comme moi ? etc. Parfois, Groupon indique à ses clients un lien vers la carte du restaurant si elle a été mise en ligne par le restaurateur (ce qui ne fut pas notre cas). Seul la suite du repas pourra répondre à la question : la réduction valait-elle bien le sacrifice du choix parmi les menus et la carte ?

Enfin, à noter qu’il est nécessaire de réserver sur le site de Groupon dédié à cet effet (et en prenant soin de se faire confirmer cette réservation par le prestataire final) et que le bon expire au bout d’un certain temps (fin septembre 2013 dans mon cas).

Revenons-en à nos moutons. Le Bistrot Notre-Dame est situé aux abords de la Place Charles de Gaulle, connue aussi sous l’appellation de Place du Marché. En effet, cette place accueille les halles du marché Notre-Dame, ainsi que l’église Notre-Dame la Grande (d’où les noms du marché et du bistrot).

Photo : coccinelle-poitiers.fr

Ce samedi soir, nous étions dans une des deux salles qui se trouvent au rez-de-chaussée (une troisième salle se trouve en sous-sol ?). La décoration, typique du bistrot, est sobre et assez agréable. Les deux salles comptabilisaient environ une grosse dizaine de personnes durant notre repas.

Mise à part la carte des boissons, le choix se fait depuis de grandes ardoises accrochées ici et là dans le bistrot. La carte classique n’est pas vraiment classée : tout y est mêlé, on trouve de tout et à tous les prix.

Le menu « La Cuisine de Marché » (entrée-plat-dessert à 24 €), celui qui nous concernait, offre lui le choix entre quatre entrées, quatre plats (deux viandes et deux poissons) et quatre desserts. Il peut-être décomposé à souhait (entrée seule à 6 €, plat seul à 15 €, dessert seul à 6 €, entrée-plat ou plat-dessert à 19 €). Par contre, je suis désolé, j’ai pas réussi à savoir/déceler si l’appellation « du Marché » est légitime et à quel point elle l’est (produits du marché ? du marché d’en face ? cuisine de saison ?)…

Pour l’apéritif (que j’ai estimé à 6,20 € d’après les prix annoncés par Groupon), un cocktail maison à base de vodka était proposé. Apparemment, ce cocktail maison est renouvelé tous les jours ou presque. Nos deux cocktails furent accompagnés d’une petite assiette comprenant des chips de patate douce (j’adoôôôore la patate douce) et de deux tartines « de la mer » (désolé, je ne suis pas doué pour tout ce qui est poissons et fruits de mer). Le cocktail du soir était assez léger, se buvant comme du petit lait (dangereux). Les chips de patate douce sont très intéressantes car la patate douce amène un peu de sucre (mais pas trop, car le cocktail est déjà un peu sucré en soi), plutôt qu’un goût salé qui donnerait encore plus soif.

Pour l’entrée, mon choix s’est porté sur des cuisses de grenouilles en Chermoula. Pour ceux qui ne connaissent pas, la Chermoula c’est une marinade qui nous vient d’Afrique du Nord. J’ai été un peu déçu par cette entrée, même si l’idée de l’association est intéressante ! La Chermoula vient, à mon avis, parasiter le goût déjà très subtil de la cuisse de grenouille… Le petit muffin qui accompagne le tout est fade et un peu sec, même s’il permet de profiter d’une partie de la sauce (un peu grasse par essence).

Mon invitée avait, elle, choisi la salade composée de charlottes (pommes de terre), de lardons de saumon et d’un œuf poché. Apparemment, cette entrée était très salée, notamment le saumon. J’ai pu confirmer cette impression en goûtant ne serait-ce qu’un bout de pomme de terre…

Comme je ne mange pas de poisson, pas beaucoup de choix en plat (deux viandes uniquement)… Et comme « pâtes-volaille » ne me vendait pas beaucoup de rêve, j’ai opté pour le lapin. Première observation à l’arrivée du plat, la présentation est à mon avis ratée. Si l’utilisation de l’ail vert est un clin d’œil appréciable à la gastronomie poitevin traditionnelle, il donne à la sauce une couleur loin d’être sexy (je vous laisse en juger sur la photo ci-dessous).

C’est dommage car la sauce n’est pas mauvaise et se marie plutôt bien avec le goût du lapin et les pommes de terre sautées. Le lapin s’est avéré un peu sec à mon goût (pour cela il aurait fallu qu’il ait le temps de mijoter plus longtemps, ce qui est compliqué). Présenté sous la forme (typique) de deux râbles entiers, à l’instar des cuisses de grenouille, il est peu pratique à manger…

Contrairement à moi, mon invitée avait fait le choix du suprême (partie correspondant à un blanc et une partie de l’aile) de poulet jaune (c’est-à-dire nourri au maïs), servi avec une sauce à la bière qui nous vient du Nord, la Carbonnade. En garniture, des tagliatelles sont proposées, légèrement accompagnées de crème et de petits morceaux de champignon. Je n’ai eu l’occasion que de piquer quelques pâtes, mais ce fut une bonne surprise car très bien cuites et fondantes, et la « sauce » de ces pâtes était présente en bouche juste ce qu’il fallait.

En dessert, mon invitée et moi avons fait le même choix, celui de la tarte Tatin. Un grand classique, réalisé ici sans trop d’originalité. Néanmoins, le dessert est bien maîtrisé. Les pommes sont très bien cuites (ni trop crues, ni trop en compote) et la sauce caramel n’apporte pas trop de sucre, qui est de toute façon compensé par la glace « Vanille » (by Carte d’Or, à coup sûr, vu la qualité). Bref, ce dessert, bien que très classique, est réussi, sans aucune fausse note.

Le Bistrot bénéficie, en théorie, d’une position stratégique (aux abords de la Place du Marché), nuancée par le fait qu’il est situé à l’opposé de la rue commerçante. Fréquenté par pas mal d’étudiants (proximité de Sciences Po’, de la médiathèque), le Bistrot Notre-Dame propose un choix raisonnable à des prix plus ou moins élevés.
Pour ma part, je n’ai pas trouvé le prix de notre menu (24 €) excessif. Néanmoins, au fil des plats, je considère qu’il manque un petit quelque chose pour le rendre vraiment intéressant. Bien évidemment, en ne payant que 29,90 € via Groupon, le rapport qualité/prix devient tout de suite beaucoup plus intéressant !

BISTROT NOTRE-DAME
55 Place Charles de Gaulle, 86000 POITIERS
05.49.88.35.62

Ils en parlent, eux aussi :
– La Coccinelle (blog à Poitiers)